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Vocations |
"Sur les pas de St. François"
Camp-vocations ou camp de Pâques
du 10 au 12 avril 2003 à Notre-Dame du Rosaire, à Grolley
Texte: Frère Meinrad Kafader et Sylvie Wildhaber
Jeudi,
10 avril 2003:
Nous étions
sept adultes et un adolescent, à nous retrouver à Notre-Dame du Rosaire à
Grolley, le 10 avril dernier. Il neigeait légèrement et tout était couvert
d’un beau tapis blanc. Vers 10h00, sont arrivés, véhiculés par leurs
parents, les 20 enfants inscrits à ce camp pascal. Après que les derniers
arrivants eurent pris possession de leur chambre à 1 ou 2 lits, nous nous
sommes réunis à 11h00 pour commencer à chanter ensemble, puis à faire
connaissance. A cet effet, animateurs et enfants furent invités à répondre à
quelques questions affichées sur un grand panneau: nom, prénom, âge,
domicile, frères et sœurs, école, plats, jeu, occupations et sports préférés,
ainsi que "leurs peurs".
Après
avoir reçu les consignes pour un bon déroulement du camp, la liste des groupes
et de leurs responsables, ainsi que la répartition des différents services à
effectuer, nous nous sommes rendus au réfectoire, heureux de manger. Purée de
pommes de terre, œufs durs, salade et compote de fruits figuraient au menu.
Chaque jour et à chaque repas, les groupes devaient, à tour de rôle débarrasser
les tables, aider les Frères à faire la vaisselle, balayer le réfectoire et
mettre les tables pour le repas suivant, aidés bien sûr par leur animateur et
d’autres bonnes volontés ! En raison de la neige, les activités ont
repris vers 13h30, tout d’abord par une répétition de chants, puis par la
confection d’un badge portant leur prénom. A 14h30, Frère Meinrad a captivé
les enfants en leur parlant de la création du monde et de ce Dieu d’Amour qui
a pensé la création avec toute l’attention que celle de parents qui
attendent la venue au monde de leur enfant et qui préparent tout pour que le
nouveau-né soit bien accueilli et ne manque de rien. L’Amour du Dieu créateur
se révèle à nous dans chaque graine ou semence. En effet, Dieu, en créant
les animaux et les végétaux a déjà pensé à nous. Les semences ou graines
en témoignent. C’est ainsi que nous pouvons profiter des fruits et légumes
des premiers hommes et nous réjouir de la beauté des fleurs, de la nature et
des animaux, comme Adam et Eve. Tout ce que Dieu a créé peut se reproduire,
mais jamais un objet que l’homme fabrique (l’exemple d’une chaise qui se
reproduirait a suscité des éclats de rire). L’Amour de Dieu nous remplit
d’admiration ! Vers 15h45, afin que les enfants s’aèrent, nous avons
fait le tour de la propriété et admiré le parc. Le goûter qui a suivi a été
fort apprécié. Ensuite les enfants ont été invités à faire une belle décoration
autour d’une bougie à réchaud collée sur un carton, décoration imaginée,
en utilisant des graines de tilleul, de troènes, de maïs, de faînes, de
samares, de cupules, de pives de séquoia, d’aulne, de mélèze, de coquilles
de noisettes, de noix et de pistaches, de noyaux de fruits qu’ils ont pu
coller autour de la bougie, représentant l’Amour du Créateur. Que de chefs
d’œuvres sont nés alors, rappelant que nous sommes faits à l’image de
Dieu !
Après
un temps de détente, nous avons découvert le Psaume 8, écrit sur un grand
panneau affiché devant les enfants. Quelques explications à partir d’expériences
de la vie, leur ont permis d’entrer plus profondément dans ce psaume et de
l’apprécier à sa juste valeur. A tour de rôle, chacun eut la possibilité
de reprendre à haute voix, l’une des phrase qui le touchait le plus. Chacun
reçu ensuite une feuille, sur laquelle figurait le psaume ainsi que la consigne
d’écrire et d’illustrer trois phrases qu’il souhaitait exprimer.
A
19h00, ce fut l’heure du souper, suivi d’un moment de temps libre. (La table
de ping-pong qu’ils avaient rapidement repérée dans l’un des garages,
donna lieu à de multiples parties "défoulantes") !
Durant
ce temps, 2 à 3 personnes ont aménagé la crypte en un petit oratoire,
permettant de s’y recueillir matin et soir. Les chefs-d’œuvre confectionnés
l’après-midi, furent disposés autour d’un grand poster, représentant la
croix de San Damiano.
Lors
de la prière du soir où tous vinrent s’asseoir autour de l’oratoire dans
la crypte et chacun fut invité à allumer la bougie de son collage en disant:
"Seigneur, Tu es ma Lumière" ainsi qu’à présenter le petit
objet personnel qu’il avait amené avec lui. Plusieurs bougies furent également
allumées pour confier au Seigneur un être cher ou malade. Les enfants et
animateurs eurent ensuite la possibilité de remercier et de rendre grâce à
Dieu, spontanément, pour un moment de la journée qu’ils avaient particulièrement
aimé. Les propos des enfants furent touchants. Après la bénédiction par le
prêtre, les enfants purent aller se coucher, tandis que les animateurs firent
le bilan de la journée et revirent le programme du lendemain. Ce premier bilan
fut extrêmement positif.
Vendredi,
11 avril 2003: Le
lendemain, le lever fut fixé à 07h30. A 08h00, les enfants furent invités à
se rendre autour de leur oratoire pour la prière du matin, avant d’aller
prendre le petit-déjeuner.
A
09h30, après la répétition de chants, un premier jeu fut organisé, la "course aux gobelets", qui leur permis de leur faire faire une expérience
de vie de groupe, de jeu fraternel: Si chacun joue correctement son rôle,
la vie fait plaisir et le temps passe vite. Un deuxième jeu, celui du "téléphone
arabe", demandait une attention plus soutenue: celle
d’écouter attentivement et de transmettre fidèlement le message reçu.
Quelle ne fut pas la déception des enfants, lorsque à la fin du jeu, ils ont
fait le constat que certains avaient délibérément modifié la phrase … Lors
d’un deuxième essai, la chose se répéta. Une discussion s’engagea, suite
à ces deux expériences, sur ce que nous avons ressenti de ne pas avoir été
écoutés, d’avoir vu notre pensée détournée malgré nos intentions. La
base de toute vie fraternelle repose donc dans la confiance réciproque, ainsi
que sur la disponibilité au pardon lorsqu’on s’est mal compris, qu’il y a
eu un malentendu ou que nous n’avons pas été pris au sérieux. De cette expérience,
nous avons ensemble réfléchi sur ce qui favorise la fraternité et l’amitié
et ce qui peut, au contraire, la gêner, la bloquer, et même la détruire.
Après
une pause récréative, une réflexion sur notre propre corps et ses différentes
parties nous a montré combien ce corps est un cadeau qui nous est d’une
fondamentale utilité, nous permettant d’extérioriser des dons cachés ou des
talents propres à chacun. Ces dons ou talents partagés favorisent également
la vie fraternelle et nous font considérer l’autre, notre prochain, comme un
cadeau.
Avant
le dîner, 5 enfants ont pu choisir dans des revues "ferment", des
images illustrant le mieux le Psaume 8 étudié la veille, les découper et
confectionner ainsi un deuxième panneau, réalisé après le repas de midi.
Après
la répétition de chants de 14h00, chaque enfant a reçu des graines de blé
qu’il a pu planter dans un gobelet avec de la terre, afin de mieux intérioriser
le texte d’évangile évoqué la veille.
Profitant
d’un temps meilleur mais qu’un pâle soleil n’arrivait pas à réchauffer,
nous nous sommes rendus, avec le goûter tiré du sac, en direction d’une
petite chapelle toute proche, dédiée à St. Nicolas de Flue. A l’entrée de
la forêt , les enfants out pu faire, par groupes de deux, l’expérience de la
"marche de la confiance", où l’un, les yeux bandés par un
foulard, se laissait complètement guider par son camarade, sur un chemin
parfois semé d’embûches ! Puis,
ils échangeaient les foulards et changeaient de rôle.
Arrivés
à la chapelle, les enfants ont pu s’asseoir sur les bancs et écouter le récit
de la vie de St. François d’Assise et son lien très fort d’amitié pure
avec Ste Claire. Au travers de ce récit, ils ont compris l’attachement de St.
François à la pauvreté, son respect et son amour incommensurable pour la
nature, les animaux, les oiseaux, les insectes, c’est à dire pour toute la création
divine. Ils ont pu aussi prendre connaissance de toutes les difficultés que
notre Saint a rencontrées pour être reconnu par le pape. Une question qui
aurait mérité d’être approfondie est celle de la quête de la pauvreté par
ces moines comparée à toute la pauvreté non voulue qui règne dans notre
monde. Pourquoi tant d’inégalités ?
Même s’il ne faut pas confondre pauvreté, dépouillement voulu et misère … Nous grelottions à un tel point, qu’il nous fallu laisser là nos réflexions … et nous réchauffer avec le goûter et des jeux libres, avant de reprendre le chemin de retour. Toujours groupés par deux, les enfants ont été invités à aller à la découverte de fleurs printanières, en ne cueillant q’un exemplaire de chaque espèce. Arrivés à Grolley, chaque groupe a fait part de sa trouvaille et appris à nommer chaque fleur: anémone Sylvie, anémone hépatique, primevère, myosotis, pissenlit, tussilage, bourse à pasteur, véronique, pervenche, violette, bouton d’or, ficaire, lierre terrestre, lamier rouge, bugrane, pensée des champs, pâquerette, oseille des prés, épilobe, muscari, scille, cardamine des prés, bugle rampant, fumeterre, cardamine des prés, forsythia, jonquille, fuchsia, corbeille d’argent, mélèze (grâce au savoir encyclopédique, à l’expérience et à la passion de Fr. Meinrad).
Le temps, redevenu sec a permis ensuite de
s’adonner à des jeux devant la maison. Quelle chance !
Un
peu plus tard, groupés pour revoir le panneau du psaume 8 et celui qui en
illustrait certains passages, les interventions des enfants nous ont permis d’établir
les liens entre les deux et d’effectuer une relecture du psaume encore
d’avantage pénétrante et intérieure. Avant le repas du soir, l’occasion
fut donnée aux enfants qui le souhaitaient, de finir certains bricolages ou de
regarder un film vidéo sur les dauphins (il ne faut pas oublier ici de
mentionner que Michel, arrivé sur les lieux la veille du début du camp, avait
emmené avec lui et installé tout son matériel informatique extrêmement
sophistiqué et qui nous a été très précieux !).
Après
la récréation du soir, le plus jeune animateur avait imaginé un jeu de
devinettes, qui a créé l’hilarité générale !
Vers
21h00, nous sommes descendus à la crypte pour rendre grâce à Dieu pour cette
nouvelle journée et Le prier librement. Ces moments, où le temps semble s’être
suspendu, sont toujours des moments de grâce, intenses, touchants, bénis.
Que de richesses contient le cœur des enfants, qui, pour nous adultes, constitue une redécouverte du monde…
Samedi, 12 avril 2003:
Samedi
matin, après la prière suivie du petit-déjeuner et de la réfection des
bagages, nous nous sommes réunis, vers 09h30 pour revoir certains chants de la
messe. Dans l’entretien qui a suivi, nous nous sommes remémorés l’idée de
la graine ou de la semence (amplement abordée le jeudi). Pour qu’elles
puissent donner naissance à une nouvelle vie, il fait qu’elles tombent en
terre et qu’elles meurent. C’est à cette condition que le
germe commence à se développer et à grandir, pour devenir une plante, voire
un arbre. Cet exemple nous permis de mieux comprendre la parabole du grain de blé
dont parla Jésus. Les enfants ont pu faire part de leur expérience de la mort
et puis, de mieux accepter et comprendre la mort du Christ, qui demeure un mystère
d’amour. Certains d’entre eux connaissaient certains rites populaires de
procession, en Italie et en Espagne par exemple. Tous les crucifix nous
rappellent l’immense amour de Dieu. Un certain artiste italien, dont notre aumônier
Paulino avait apporté un tableau représentant le Christ dans Sa Résurrection,
fut montré aux enfants. A l’origine, ce tableau est fait de matériaux tels
que des morceaux de bois. Munis d’une photocopie plus petite de ce tableau,
chaque enfant a pu y mettre des couleurs. Quelle application y ont apporté la
plupart des enfants ! Tous ces
chefs-d’œuvre ont été mis en évidence autour de l’oratoire que nous
avions préparés.
« Comment
puis-je moi aussi donner ma vie pour ceux qui m’entourent ? ».
C’est une question que nous nous sommes posée mais certes, elle est
difficile, même pour des adultes.
Après
ce temps de réflexion et de travail, nous nous sommes accordés un bon moment
de détente.
L’après-midi
a été consacré aux rangements, en partie aux nettoyages (que l’équipe
d’animateurs avait prévu de faire plus à fond après le départ des
enfants), et surtout consacré à la préparation de la messe de 16h00,
qui devait accueillir également les parents, frères et sœurs. Nous eûmes néanmoins
suffisamment de temps pour apprendre de nouveaux jeux. Quel enthousiasme !
Personnellement,
je crois que chaque enfant, même en jouant, possédait déjà en lui tous les
éléments, toutes les prières de l’Eucharistie.
Lors
de la messe, célébrée par Paulino, dans la crypte, richement décorée par
nos différents travaux et toute illuminée par la lumière des bougies, nous
avons célébré le vécu de ces trois jours intenses: nous pûmes rendre
grâce en fêtant l’Eucharistie et en chantant.
Michel
avait disposé, dans la chapelle attenante à la crypte, tout son matériel
informatique pour visionner les photos spontanées prises par surprise durant le
camp, ainsi durant la messe que nous venions de vivre. La joie des enfants et
des parents fut sans égale !
Un
pique-nique canadien fut ensuite préparé pour les familles qui pouvaient
rester et ce fut un très bon moment d’échange en même temps qu’une
occasion de prendre congé des enfants.
Personnellement,
j’ajouterais, pour conclure ce beau texte de Fr. Meinrad, que tous les
animateurs ont été touchés de constater que, dès les premières heures du
camp, les enfants se sont liés ensemble dans une parfaite harmonie (sans clans
ni petits groupes).
Nous disons un grand merci à tous les parents qui nous ont confié leur(s) enfant(s), à tous les enfants pour leur gentillesse et leur enthousiasme, ainsi qu’à la communauté de N-D du Rosaire pour son accueil vraiment chaleureux, son soutien constant et ses succulents repas, ainsi qu’à tous les animateurs/trices pour leur investissement et leur dévouement.
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