au
service des autres
La
vocation n'est jamais une aventure purement personnelle et intérieure.
Elle a toujours une dimension sociale et collective car, dans la cité
comme dans l'Eglise, c'est toujours, directement ou indirectement, un
appel à mettre ses dons au service des autres.
un
don de Dieu
La
vocation est un don, une grâce que l'on reçoit. Dieu, qui la donne,
est toujours discret : aujourd'hui comme hier, il parle par l'intermédiaire
d'événements, de rencontres, de paroles lues ou entendues qui sont
autant de relais de sa Parole.
La
vocation dans la Bible
Dans
l'Ancien Testament
Les
scènes de vocation sont fréquentes dans la Bible et souvent
impressionnantes, qu'il s'agisse de Moïse au buisson ardent (Ex 3),
d'Isaïe au Temple (Is 6), ou du dialogue entre Dieu et le jeune Jérémie
(Jr 1). Lorsque Dieu appelle un homme ou un peuple, c'est toujours pour
l'envoyer, lui confier une mission : " Va ! ", lui dit-il.
Dieu attend une réponse à son appel : pas un accord de principe, mais
une adhésion profonde et définitive. Cette réponse est parfois
instantanée (Gn 12,4 ; Is 6,8), mais souvent elle tarde à venir, car
l'homme est pris de peur, doute de ses forces ou tente de se dérober
(Ex 4,10 ; Jr 1,6). Et puis la vocation est exigeante, elle " met
à part " et fait de l'appelé un étranger parmi les siens (Gn
12,1 ; Is 8,11 ; Jr 12,6).
Dans
le Nouveau Testament
Dans l'Evangile, Jésus multiple les appels à le suivre, non seulement
aux Douze (Mc 3,13), mais à d'autres (Mc 10,21 ; Lc 9,59-62). Sa prédication
est comme un appel continuel à marcher avec lui dans une voie nouvelle
dont il possède le secret (Mt 16,24 ; Jn 16, 17).
L'Eglise naissante a tout de suite perçu la condition chrétienne comme
une vocation. En témoignent notamment la première prédication de
Pierre (Ac 2,40) et celle de Paul, " l'Apôtre par vocation "
(Rm 1,1), qui renvoie sans cesse les chrétiens à l' " appel
" qu'ils ont reçu (1 Co 1,26 ; 7,24
Les
vocations dans l'Eglise
Dans
l'Eglise et pour l'Eglise
" Allez donc ! De toutes les nations
faites des disciples " (Marc 16, 15)
L'Eglise a une vocation fondamentale qui lui a été confiée par le
Christ : annoncer l'Evangile à tous les hommes. Telle est sa mission
essentielle.
Être laïc, marié, prêtre, diacre, religieux, laïc consacré,
missionnaire, ne peut bien se comprendre qu'à l'intérieur du mystère
de l'Eglise. Toute personne qui se dit " appelée " doit se référer
à cette vocation fondamentale de l'Eglise.
Une
vocation commune
" Car tous nous avons été baptisés
dans un seul Esprit " (1 Co 12, 13)
Il y a dans l'Eglise de nombreuses vocations ; toutes se greffent sur la
vocation commune à tous : la vocation baptismale. Plongé dans la mort
et la Résurrection du Christ, le catéchumène ou le petit enfant
devient, par le baptême, fils ou fille de Dieu, " une créature
nouvelle " dans le Christ. Arraché au péché, rené de l'eau et
de l'Esprit, le baptisé est appelé à mener une vie conforme au don
qui lui est fait. Incorporé au Christ, il devient membre de son corps
qui est -l'Eglise et appartient désormais au Peuple de Dieu. Ainsi,
tous les baptisés sont égaux en droits et en dignité, quelle que soit
leur fonction ou leur condition.
C'est au cœur d'une vie de baptisé que surgit l'appel à une vocation
spécifique. Tout accompagnement et tout discernement seront d'abord un
approfondissement de la vie chrétienne et de la participation à la vie
de l'Eglise.
et
des vocations diverses
"
C'est le seul et même Esprit qui distribue à chacun ses dons " (1
Co 12,11)
Pour que l'Eglise puisse vivre et assurer sa mission dans le monde,
l'Esprit fait surgir les charismes et les ministères dont elle a
besoin. Il donne au peuple de Dieu la richesse d'une grande diversité
de dons. Chaque vocation est une manière de vivre l'Evangile, de suivre
le Christ, de vivre la mission laissée par Jésus à son Eglise. Cette
diversité est œuvre de l'Esprit: " Il y a diversité de dons,
mais c'est le même Esprit ; diversité de ministères, mais c'est le même
Seigneur ; divers modes d'actions, mais c'est le même Dieu qui produit
tout en tous. " (1 Co 12,4-6)
Des
vocations complémentaires
Les vocations sont différentes, mais pas concurrentes. Au contraire,
elles se complètent, elles sont au service les unes des autres et
" se font signe " entre elles.
· Les laïcs rappellent aux ministres et aux consacrés que c'est bien
dans le monde qu'advient la Création nouvelle.
· Les ministres ordonnés rappellent aux autres que l'initiative de
Dieu est première, que l'Eglise ne tient son existence et sa croissance
que du Christ.
· Les consacrés rappellent que l'avenir du monde, c'est Jésus
ressuscité, son véritable horizon, c'est le Royaume qui vient.
· Les personnes mariées rappellent aux célibataires la joie du don
total de soi, en signifiant l'union du Christ à son Eglise.
C'est dans cette communion - qui n'est pas confusion - que l'Eglise
prend forme, " réalise sa propre croissance pour se construire
dans l'amour " (Ep 4, 15-16).
Ainsi comprises, les vocations appellent une attitude très humble de
recherche, de prière, de docilité et de disponibilité. Elles sont
données à l'Eglise et s'enracinent dans la vocation de l'Eglise qui témoigne
de son Seigneur au milieu du monde.